Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/167

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Je fis le compte, et j’étais si pressé, qu’il me fallut les passer en revue deux fois.

— Quinze, lui répondis-je.

Alan sifflota.

— Bon ! dit-il, à cela il n’y a pas de remède. Et maintenant suivez-moi. Mon rôle à moi est de me tenir sur cette porte, où je me charge de la défense. Vous n’avez pas à vous en mêler. Faites attention, ne tirez pas de ce côté, à moins qu’ils n’arrivent à me descendre. J’aime mieux avoir dix ennemis en tête qu’un seul ami comme vous, qui me déchargerait des pistolets dans le dos.

Je lui dis qu’en effet je n’étais pas un très bon tireur.

— Ah ! voilà qui est bravement dit, s’écria-t-il, au comble de l’admiration devant ma franchise. Il y a plus d’un beau gentleman qui ne se hasarderait pas à en dire autant.

— Mais monsieur, dis-je, il y a la porte derrière vous, ils arriveront peut-être à l’enfoncer.

— Oui, dit-il, cela vous regarde en partie. Aussitôt que les pistolets seront chargés, vous monterez sur votre lit, de manière à atteindre commodément à la hauteur des fenêtres, et s’ils touchent à la porte, vous tirerez sur eux. Mais ce n’est pas tout, il faut que je fasse de vous un petit soldat, David. Que vous restera-t-il à garder ?

— Il y a la lucarne, répondis-je, mais, monsieur Stewart, il faudra que je regarde des deux côtés à la fois pour les surveiller en même temps, et si j’ai l’œil sur l’une, je devrai tourner le dos à l’autre.

— C’est parfaitement vrai, dit Alan. Mais n’avez-vous pas d’oreilles à votre tête ?

— Parbleu ! m’écriai-je, j’entendrais le bruit de verre cassé.