Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/247

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Le domestique éclata en plaintes et en lamentations bruyantes comme un enfant.

Pour moi, je restais là, les regardant, pétrifié d’horreur.

Quant à l’officier du Shériff, dès le bruit de la détonation, il avait couru en arrière pour hâter l’arrivée des soldats.

Enfin, le légiste laissa retomber la tête du mort dans son sang sur la route, et se redressa avec une sorte de vertige.

Je crois que ce fut ce mouvement-là qui me rendit conscience de moi-même, car à peine l’eut-il fait que je me mis à escalader la colline en criant :

— À l’assassin, à l’assassin !

Il s’était écoulé si peu de temps, quand j’atteignis le haut du premier raidillon et que je pus voir d’ensemble une partie de la montagne à découvert, que le meurtrier n’avait parcouru qu’une distance assez faible.

C’était un gros homme, vêtu d’un habit noir à boutons de métal, et il portait une longue canardière.

— Hé ! criai-je, je le vois !

En m’entendant, l’assassin tourna légèrement la tête pour regarder par-dessus son épaule. Puis il se mit à courir.

L’instant d’après, il avait disparu à la lisière du bois de bouleaux. Il se montra de nouveau au bord supérieur du bois où je le vis grimper comme un singe, car en cet endroit, la pente redevenait très rapide. Alors il plongea derrière un mur naturel de rocher, et depuis je ne le revis plus.

Pendant tout ce temps, j’avais couru de mon côté, et j’avais fait beaucoup de chemin, quand une voix me cria de m’arrêter.