Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/82

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Un beau garçon comme vous peut aller à Cramond, qui est tout près d’Édimbourg, en deux jours de marche, et au pire, quand vos nobles parents (car je dois supposer qu’ils sont un peu du même sang que vous) vous mettraient à la porte, vous êtes bien en état de refaire le trajet de retour, et de venir frapper à la porte du presbytère.

Mais j’aime mieux espérer que vous serez bien reçu, comme le pressentait votre pauvre père, et autant que je puis le prévoir, que vous deviendrez avec le temps un grand homme.

Et maintenant, David, mon garçon, je me fais un devoir de conscience de tirer un bon parti de notre séparation et de vous mettre en garde contre les dangers du monde.

Alors il jeta autour de lui un regard pour chercher un siège commode, et s’assit sur un tas de pierre, sous un bouleau, au bord du chemin, et, une fois assis, allongea d’un air très sérieux sa lèvre supérieure, et comme le soleil brillait, maintenant, là-haut, entre deux pics, il déploya son mouchoir de poche sur son tricorne pour s’abriter.

Ensuite, levant le doigt en l’air, il commença par me mettre en garde contre un grand nombre d’hérésies, qui n’avaient rien de tentant pour moi.

Il me conjura d’être exact dans mes prières et dans la lecture de la Bible.

Cela fait, il me décrivit la grande maison qui était l’objectif de mon voyage, et m’indiqua comment je devais me comporter avec ses habitants.

— Soyez souple, David, dans les choses superficielles, me dit-il. Ayez bien dans l’esprit que, malgré votre noble naissance, vous avez eu une éducation de paysan. Ne nous faites pas honte, David, ne nous faites pas honte.