Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/151

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Kirstie, dont le cœur, rebelle aux atteintes du temps, avait alors des ardeurs semblables à celles d’un été de l’Inde, reçut des dieux le présent équivoque de la présence d’Archie. Elle l’avait connu dès le berceau et lui avait donné de petites tapes quand il n’était pas sage ; mais, comme elle l’avait à peine entrevu depuis la maladie sérieuse qu’il avait eue dans sa onzième année, la vue de ce grand jeune homme de vingt ans, mince, distingué, un peu mélancolique, lui produisit tout l’effet d’une nouvelle connaissance. Il était le jeune Hermiston, « le laird lui-même » ; il avait un air remarquable de supériorité, des yeux noirs dont le regard direct et froid déconcertait toutes les colères de cette femme et, par suite, écartait toutes possibilités de querelles. Il était tout nouveau pour elle et, par conséquent, il éveilla immédiatement sa curiosité ; il était silencieux et cette réserve la tint en éveil. Enfin,