Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/153

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rement l’épaule, en eût le visage resplendissant durant la journée entière, Kirstie n’avait aucune espérance, ni aucun dessein allant au delà du moment présent, désirant seulement le faire durer jusqu’à la fin des temps. Jusqu’à la fin des temps, elle désirait qu’il n’y eût rien de changé, qu’elle pût continuer de servir avec délice son idole, en ayant pour sa peine (disons deux fois par mois) une tape sur l’épaule.

J’ai dit que son cœur battait, c’est la phrase convenue. Mais, quand elle était seule dans une chambre de la maison, et qu’elle entendait son pas dans les corridors, c’était plutôt quelque chose qui se levait doucement dans son sein jusqu’à ce que sa respiration fût suspendue, et puis retombait doucement avec un profond soupir quand les pas s’étaient éloignés et que le désir de ses yeux avait été déçu. Cette faim et cette soif perpétuelles de sa présence la tenaient toute la jour-