Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/247

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un autre être humain qui montait le sentier en s’approchant d’un pas inégal, tantôt presque en courant, tantôt s’arrêtant et paraissant hésiter. Sa vue suspendit d’abord totalement le cours de ses pensées. Elle les retenait comme on retient sa respiration. Puis elle consentit à le reconnaître. « Il ne viendra pas ici, ça ne se peut pas, ce n’est pas possible. » Et alors, elle fut envahie tout entière par une incertitude qui la suffoquait. Il venait, ses hésitations avaient cessé, il montait d’un pas ferme et rapide ; il n’y avait plus de doute, la question allait se poser dans un instant : qu’allait-elle faire ? C’était très joli de dire que son frère était un laird lui aussi ; c’était très joli de parler de certains mariages entre parents et de la parenté de tante Kirstie. Mais la différence de leur situation sociale était trop grande ; les convenances, la prudence, tout ce qu’elle avait appris, tout ce qu’elle savait,