Page:Stevenson - Le Cas étrange du docteur Jekyll.djvu/244

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ôtées et un côté de la porte fut grand’ouvert, montrant que les habitants de cette maison ne connaissaient pas la peur. Un homme de haute stature, musculeux, sec et un peu courbé dévisagea Villon. Sa tête était massive et cependant finement sculptée, le nez, plat au bout, avait une certaine distinction vers le haut où il joignait une forte paire de sourcils respirant l’honnêteté, la bouche était entourée de rides délicates ; et l’ensemble du visage reposait sur une épaisse barbe blanche d’une coupe carrée et hardie. La lumière vacillante de la lampe prêtait peut-être à cette tête plus de noblesse qu’elle n’en avait réellement ; néanmoins c’était une belle tête, respectable plutôt qu’intelligente, forte, simple et loyale.

« Vous frappez tard, Monsieur, » dit le vieillard d’un ton courtois.

Villon se fit petit, et murmura quelques