Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/363

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Mon égoïsme y trouvera-t-il son compte ? Ce dont « l’homme » a besoin n’est aucunement ma mesure pour moi et mes besoins, car je peux consommer plus ou moins. Je dois plutôt avoir autant que je puis m’approprier.

La concurrence souffre de ce que chacun n’a pas à sa disposition les moyens de concourir parce que ces moyens ne sont pas tirés de la personnalité mais proviennent du hasard. C’est pourquoi la grande majorité est sans moyens et par conséquent sans fortune.

En conséquence les socialistes veulent que tous aient des moyens et cherchent à réaliser une société qui en donnera à tous. Nous ne reconnaissons plus ton capital argent comme ta fortune, tu dois en montrer une autre : ta force de travail. Sans doute, possédant un avoir, « possesseur », l’homme apparaît encore homme, c’est pourquoi nous avons accepté si longtemps le possesseur que nous nommions « propriétaire ». Seulement tu ne possèdes les choses qu’autant « que tu n’en est pas mis dehors » .

Le propriétaire est fortuné mais seulement autant que les autres sont sans fortune. Comme tes marchandises ne constituent ta fortune que tout le temps que tu les affirmes tiennes, c’est-à-dire tant que nous ne pouvons rien sur elles, préoccupe-toi d’avoir d’autres moyens car maintenant notre force l’emporte sur ce que tu appelles tes moyens.

Ce fut un point immense acquis quand on parvint à être considéré comme propriétaire. La servitude ainsi fut abolie et chacun qui jusque-là avait travaillé à corvée pour le maître et avait été plus ou moins sa propriété devint « maître » à son tour. Seulement, aujourd’hui ton avoir, tes biens ne suffisent plus et ne sont plus recon-