Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/376

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Par le travail je puis arriver à remplir les fonctions de président, de ministre, etc. ; elles n’exigent qu’une éducation générale, c’est-à-dire une éducation généralement accessible à tous (car l’éducation générale, ce n’est pas seulement celle que chacun a atteint, mais que chacun peut atteindre, il en est ainsi de toute éducation spéciale, comme les études médicales, militaires, philologiques, qu’aucun « homme cultivé » n’ira croire au-dessus de ses forces) ou seulement enfin une habileté possible à tous.

Mais si chacun peut revêtir ces fonctions, la force unique, particulière à l’individu qui les assume leur donne pour ainsi dire leur vie et leur signification. S’il les remplit non pas comme un « homme ordinaire », mais en y apportant tous les moyens de son individu, voilà ce qu’on ne lui paiera pas si on le rétribue seulement comme fonctionnaire ou comme ministre ? S’il s’est attiré votre gratitude et que vous veuillez conserver à votre service cette force unique qui mérite votre reconnaissance, vous ne pourrez pas le payer simplement comme un homme qui n’exécute que des choses humaines, mais comme un qui accomplit des choses uniques. Faites-en donc autant avec votre travail !

On ne peut sur ce que j’accomplis en tant qu’Unique établir une taxe comme c’est le cas pour ce que j’exécute en tant qu’homme. Seul le travail humain peut être taxé.

Ainsi établissez peu à peu une estimation générale des travaux humains, mais ne privez pas votre individualité de ce qu’elle mérite.

Les besoins humains ou généraux peuvent être satisfaits par la société ; mais c’est toi seul qui dois chercher la satisfaction de tes besoins uniques. La