Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/431

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rain. Nous avons montré que la gueuserie atteint son épanouissement absolu dans le communisme basé sur le principe humain, mais que c’est seulement ainsi qu’elle peut se tourner en propriété. Le vieil état féodal fut si profondément refoulé à la révolution que depuis lors toutes les tentatives réactionnaires sont demeurées et demeureront stériles, parce que le mort est mort ; mais dans l’histoire chrétienne la résurrection devait se conserver comme une vérité et elle s’est conservée, car la féodalité a ressuscité, transfigurée, dans un au-delà : c’est la nouvelle féodalité sous la suzeraineté suprême « de l’homme ».

Le christianisme n’est pas anéanti et les croyants ont raison d’accueillir pleins de confiance les assauts qu’on lui livre et qui ne peuvent servir qu’à l’épurer et à l’affermir ; car il n’a fait en réalité que de se transfigurer, et « le christianisme révélé » est le christianisme humain. Nous vivons encore en pleine époque chrétienne, et ceux qui se sont le plus acharnés contre elle, sont précisément ceux qui contribuent avec le plus d’ardeur à l’« accomplir ». Plus la féodalité est devenue humaine, plus elle nous est devenue chère, car nous croyons d’autant moins qu’elle est encore féodalité que nous la prenons avec plus de confiance pour notre caractéristique, nous pensons avoir trouvé ce qui nous est « le plus propre » quand nous découvrons l’humanité.

Le libéralisme veut me donner ce qui est mien, mais il ne veut pas me le conférer comme étant mien, mais comme étant « l’humain ». Comme si on pouvait y atteindre sous ce masque ! Les droits de l’homme, l’œuvre précieuse de la révolution, ont ce sens que l’homme en moi m’autorise à telle ou telle chose : Moi