Page:Strauss David - Vie de Jésus, tome 1, Ladrange 1856.djvu/59

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pour mes opinions, pour mon caractère et pour ma personne. De réponses d’une pareille espèce il ne faut pas plus tenir compte que des cris qu’arrache souvent à des femmes l’explosion voisine et inattendue d’une arme à feu ; elles poussent ces cris, non parce que le coup a manqué le but ou en a atteint un qu’il ne devait pas atteindre, mais uniquement parce qu’un coup de feu est parti. Sans doute, à ces clameurs bruyantes, une police vigilante peut croire un moment qu’elle a des précautions à prendre contre le danger de pareilles décharges ; mais aussitôt quelque homme raisonnable l’arrête en l’avertissant qu’il ne s’agit que d’un vain tumulte, et qu’il n’y a aucun péril véritable. C’est ce dernier rôle que Neander, se tenant de même à une appréciation générale de mon livre, a pris dans l’avis qu’il a émis ; et je ne puis m’empêcher de lui exprimer ici ma gratitude et ma haute estime, de ce qu’il a bien voulu faire entendre, dans mon affaire, d’une manière si digne, sa voix si puissante.

Mais l’effet de la première impression s’éloigne, et peu à peu l’on en vient à se rendre compte du détail de mon livre, et à en examiner les résultats particuliers ainsi que les preuves ; et cela promet, ce semble, au public une appréciation juste de l’ouvrage, à l’auteur un enseignement véritable. Dans le fait, j’ai eu lieu d’être satisfait de quelques écrits sur mon ouvrage, lesquels font une transition entre la classe des brochures injurieuses et la classe des brochures instructives ; tel est l’article dont M. le professeur Weisse, de Leipzig, s’est postérieurement reconnu l’auteur ; tel est encore l’article publié dans les Feuilles de