Page:Stretser - Description de la Forêt noire, 1770.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 82 )

ils diminuent de voiles la nuit, de peur d’échouer sur le rivage et attendent le jour pour mouiller, précaution prudente qu’on ne sauroit blamer ; mais lorsqu’on voyage au Merryland, c’est toute autre chose ; l’on n’a point à redouter l’obscurité, au contraire elle vous favorise, et vous arrivez au port souvent plus sûrement qu’en plein jour.

Finissons par un dernier avis bien essentiel. Prenez sur-tout garde de mouiller dans un mauvais ancrage : il y en a beaucoup de si dangereux, qu’ils ont bientôt gâté le meilleur cable. Ceux d’une couleur jaunâtre, ou grise, ne sont pas selon moi, bien à rechercher ; les bruns méritent la préférence ; mais comme la plupart des navigateurs n’ont pas le choix libre, il faut qu’ils se contentent de ceux qu’ils peuvent aborder.

Maintenant que j’ai conduit mon lecteur jusqu’au port du Merryland, je souhaite qu’il s’y plaise autant que moi. je lui ai donné une assez riante pers-