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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/186

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doivent mourir jeunes. Il était de ces « avertis » dont parle Maeterlinck.

René Ghil préludait déjà par des essais à ses « Légendes d’Âmes et de Sangs » qui étonnèrent Mallarmé. On connaît l’admirable effort de ce poète dont la conscience artistique n’a jamais pactisé avec le goût du jour. Qu’on le suive ou non, qu’on estime qu’il s’attarde dans l’erreur ou qu’il persiste dans la vérité, nul ne peut refuser à un esprit si volontaire les hommages qui lui sont grandement dus.

André Fontainas jouissait parmi nous d’un rare prestige : le premier il avait obtenu les honneurs de l’impression. La « Jeune Belgique » le comptait parmi ses collaborateurs. Il subissait alors l’influence de Leconte de Lisle. Beau comme un héros des « Mille et Une Nuits », amène et souriant, il nous en imposait un peu.

Quant à l’excellent Georges Vanor, qui s’appelait de son vrai nom Van Ormelingen, il se destinait au théâtre et composait des vers pour la Saint-Charlemagne. Rodolphe Darzens, qui admirait fort Catulle Mendès, se déclarait parnassien, mais il est juste d’ajouter qu’il nous révéla Verlaine.

Pierre Quillard, dans ce petit monde ardent qui s’initiait aux arcanes de l’art poétique, et où je n’ai jamais entendu exprimer les vœux de l’am-