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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/196

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la sereine beauté du front. Cet homme a joui de la vie par toute son intelligence, par toute sa sensibilité, par tous ses sens. Il était la personnification de l’harmonie vitale.

Sa mort fut douce et ses funérailles furent glorieuses. On me raconte qu’au moment où les employés des Pompes Funèbres s’apprêtaient, devant l’entrée du cimetière, à enlever la dépouille mortelle du corbillard, une douzaine d’étudiants arméniens se précipitèrent vers eux, les écartèrent et chargèrent sur leurs propres épaules le cercueil qu’ils portèrent jusqu’à la tombe.

Ce geste suprême de glorification a consolé les amis de Quillard de toutes les indifférences, de toutes les ironies, de tous les sarcasmes qui accueillirent son apostolat. À nous maintenant de nous inspirer de ton exemple, de prendre notre part de ce lourd et précieux héritage, et de propager tes chants de poète et tes paroles de prophète partout où pourront atteindre nos voix, ô notre ami qui étais notre maître !