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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/276

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nous revenir. L. vous dira que votre Papa est l’image même de la mélancolie.

II

Il m’est arrivé hier soir une chose étrange et charmante, G. dînait chez moi. Dehors il faisait un temps affreux de vent et de neige (oui, déjà la neige !). En fumant nous avions parlé de pressentiments, de fantômes, de transmission de la pensée. Puis la conversation avait changé et nous parlâmes de vous. À ce moment Julia, dans sa cuisine, entend quelque chose qui frappe à la fenêtre. Elle ouvre et voici qu’entre chez moi un petit moineau tout transi par le froid et abasourdi par la lumière. Nous l’avons réchauffé puis mis en lieu sûr, hors d’atteinte du chat et du chien. Ce matin, je lui ai rendu la liberté.

Je ne serais pas poète si je ne m’étais pas imaginé qu’à cette heure précise vous pensiez peut-être un peu à moi, et que ce petit oiseau était votre messager.

III

Je comprends que tu aies mal dormi la veille de Noël. Demande à L. combien de fois, au