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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/77

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le parfum poivré de tes lèvres. Tu es de celles qui sont dignes de marcher nues au bord des grèves où naquit Aphrodite !

14

Il vient par les chemins nocturnes, Celui aux yeux rouges. Il me cherche, les chiens aboient après lui.

Que faire ? Me jeter sur lui avec des poignards nus aux mains, ou bien, vêtu de blanc, exorciser sa haine par l’amour ?

Mais non, je l’appellerai dans le silence et la nuit, j’allumerai des lampes à toutes mes fenêtres pour guider ses pas par les chemins de l’ombre.

Je n’ai pas peur. Mais il aura peur, et j’entendrai décroître le bruit de ses pas et les hurlements des chiens sous l’aube.