Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/501

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tine… » Puis, jugeant sans doute à mon costume qu’elle pouvait ou qu’elle devait peut-être me remercier autrement que par des paroles, elle prit une petite bourse de soie à côté d’elle et me dit, je dois l’avouer, avec hésitation : « Sans doute, monsieur, cela vous a dérangé de me rapporter Lutine, peut-être avez-vous perdu un temps précieux pour vous… permettez-moi… » Et elle avança la bourse.

— Ah ! Agricol, dit tristement la Mayeux, comme on se méprenait !

— Attends la fin… et tu lui pardonneras, à cette demoiselle. Voyant sans doute d’un clin d’œil à ma mine que l’offre de la bourse m’avait vivement blessé, elle prend dans un magnifique vase de porcelaine placé à côté d’elle cette superbe fleur, et, s’adressant à moi avec un accent rempli de grâce et de bonté, qui laissait deviner qu’elle regrettait de m’avoir choqué, elle me dit : « Au moins, monsieur, vous accepterez cette fleur… »

— Tu as raison, Agricol, dit la Mayeux en souriant avec mélancolie ; il est impossible de mieux réparer une erreur involontaire.

— Cette digne demoiselle, dit Françoise en essuyant ses yeux, comme elle devinait bien mon Agricol !

— N’est-ce pas, ma mère ? Mais au moment