Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/516

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ajouta le forgeron en donnant à sa voix une nouvelle expression de tendresse afin de ne pas choquer sa mère, laisse-moi te dire une chose : lorsque mon père sera revenu, ainsi que Gabriel, tu n’auras plus besoin de faire dire des messes ni de faire brûler des cierges pour eux, n’est-ce pas ? Eh bien ! grâce à cette économie-là… le brave père pourra avoir sa bouteille de vin tous les jours et du tabac pour fumer sa pipe… Puis, les dimanches, nous lui ferons faire un bon petit dîner chez le traiteur.

Quelques coups frappés à la porte interrompirent Agricol.

— Entrez, dit-il.

Mais au lieu d’entrer, la personne qui venait de frapper ne fit qu’entre-bâiller la porte, et l’on vit un bras et une main d’un vert splendide faire des signes d’intelligence au forgeron.

— Tiens, c’est le père Loriot… le modèle des teinturiers, dit Agricol ; entrez donc, ne faites pas de façons, père Loriot.

— Impossible, mon garçon, je ruisselle de teinture de la tête aux pieds… je mettrais au vert tout le carreau de madame Françoise.

— Tant mieux, ça aura l’air d’un pré, moi qui adore la campagne.

— Sans plaisanterie, Agricol, il faut que je vous parle tout de suite.