Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/601

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chons qui, bien écartés du front, tombaient le long des joues d’Adrienne, et dans leur souplesse élastique caressaient la naissance de son sein de neige dont ils suivaient l’ondulation charmante.

Tandis que Georgette, debout, peignait les beaux cheveux de sa maîtresse, Hébé, un genou en terre, et ayant sur l’autre le pied mignon de mademoiselle de Cardoville, s’occupait de la chausser d’un tout petit soulier de satin noir, et croisait ses minces cothurnes sur un bas de soie à jour qui laissait deviner la blancheur rosée de la peau et accusait la cheville la plus fine, la plus déliée qu’on pût voir ; Florine, un peu plus en arrière, présentait à sa maîtresse, dans une boîte de vermeil, une pâte parfumée dont Adrienne frotta légèrement ses éblouissantes mains aux doigts effilés qui semblaient teints de carmin à leur extrémité…

Enfin n’oublions pas Lutine, qui, couchée sur les genoux de sa maîtresse, ouvrait ses grands yeux de toutes ses forces, et semblait suivre les diverses phases de la toilette d’Adrienne avec une sérieuse attention.

Un timbre argentin ayant résonné au dehors, Florine, à un signe de sa maîtresse, sortit et revint bientôt, portant une lettre sur un petit plateau de vermeil.