Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/187

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vail de M. Agricol… notre bon vieux Dagobert nous a dit qu’en arrivant ici il ne lui restait plus que quelques pièces de monnaie.

— C’est vrai…

— Il est, ainsi que sa femme, hors d’état de gagner sa vie ; un pauvre vieux soldat comme lui, que ferait-il ?

— Tu as raison, il ne sait que nous aimer et nous soigner comme ses enfants.

— Il faut donc que ce soit encore M. Agricol qui soutienne son père… car Gabriel est un pauvre prêtre, qui, ne possédant rien, ne peut rien pour ceux qui l’ont élevé… ainsi tu vois, c’est M. Agricol qui, seul, fait vivre toute la famille.

— Sans doute… il s’agit de sa mère… de son père… c’est son devoir, et il le fait de bon cœur.

— Oui, ma sœur… mais à nous, il ne nous doit rien.

— Que dis-tu, Rose ?

— Il va donc aussi être obligé de travailler pour nous, puisque nous n’avons rien au monde.

— Je n’avais pas songé à cela… C’est juste.

— Vois-tu, ma sœur, notre père a beau être duc et maréchal de France, comme dit Dagobert… nous avons beau pouvoir espérer bien