Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/222

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m’ont fait commettre ce grand péché dont je m’accuse.

— Ensuite ? dit la voix avec un accent sévère qui inquiéta Françoise.

— Mon père… je m’accuse d’être retombée dans le même péché hier soir… J’étais dans une mortelle inquiétude… mon fils ne rentrait pas… je l’attendais de minute… en minute… l’heure a passé dans ces inquiétudes…

— Ensuite ? dit la voix.

— Mon père… je m’accuse d’avoir menti toute cette semaine à mon fils en lui disant qu’écoutant ses reproches sur la faiblesse de ma santé, j’avais bu un peu de vin à mon repas… J’ai préféré le lui laisser ; il en a plus besoin que moi… il travaille tant !

— Continuez, dit la voix.

— Mon père… je m’accuse d’avoir ce matin manqué un moment de résignation en apprenant que mon pauvre fils était arrêté ;… au lieu de subir avec respect et reconnaissance la nouvelle épreuve que le Seigneur… m’envoyait… hélas ! je me suis révoltée dans ma douleur… et je m’en accuse.

— Mauvaise semaine, dit la voix de plus en plus sévère, mauvaise semaine !… toujours vous avez mis la créature avant le Seigneur… Enfin… poursuivez.