Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/293

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Celle-ci, les yeux baignés de pleurs, attachait son regard sur le Christ, pensant qu’à elle aussi on avait imposé une lourde croix.

Dagobert reprit :

— À la manière dont tu m’as parlé, j’ai vu tout de suite qu’il n’était arrivé aucun accident qui compromette la santé de ces enfants.

— Non… oh !… non… grâce à Dieu, elles se portent bien… c’est tout ce que je puis te dire…

— Sont-elles sorties seules ?

— Je ne puis rien te dire.

— Quelqu’un les a-t-il emmenées ?

— Hélas ! mon ami, à quoi bon m’interroger ? je ne peux pas répondre.

— Reviendront-elles ici ?

— Je ne sais pas…

Dagobert se leva brusquement ; de nouveau la patience était sur le point de lui échapper.

Après quelques pas dans la chambre, il revint s’asseoir.

— Mais enfin, dit-il à sa femme, tu n’as aucun intérêt, toi, à me cacher ce que sont devenues ces enfants ; pourquoi refuser de m’en instruire ?

— Parce que je ne peux faire autrement.

— Je crois que si… lorsque tu sauras une chose que tu m’obliges à te dire. Écoute-moi