Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/32

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— Cet homme ne nous inquiète pas… Enfin Gabriel, sur qui repose notre espoir certain, ne sera pas abandonné d’une minute jusqu’au grand jour ;… tout semble donc nous promettre le succès… et plus que jamais… il faut à tout prix obtenir ce succès. C’est pour nous une question de vie ou de mort… car en revenant, je me suis arrêté à Forli… J’ai vu le duc d’Orbano ; son influence sur l’esprit du roi est toute-puissante… absolue… il a complètement accaparé son esprit, c’est donc avec le duc seul qu’il est possible de traiter…

— Eh bien ?

— D’Orbano se fait fort, et il le peut, je le sais, de nous assurer une existence légale, hautement protégée dans les États de son maître, avec le privilège exclusif de l’éducation de la jeunesse… Grâce à de tels avantages, il ne nous faudrait pas en ce pays plus de deux ou trois ans pour y être tellement enracinés, que ce serait au duc d’Orbano à nous demander soutien et protection à son tour ; mais aujourd’hui, il peut tout, et il met une condition absolue à ses services.

— Et cette condition ?

— Cinq millions comptant, et une pension annuelle de cent mille francs.