Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/371

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— Vous avez raison. En avant deux et vive la joie !

En ce moment, la table, enlevée par des bras vigoureux, fut reléguée à l’extrémité de la grande salle du banquet, les spectateurs s’entassèrent sur des chaises, sur des banquettes, sur le rebord des fenêtres, et, chantant en chœur l’air si connu des Étudiants, remplacèrent l’orchestre, afin d’accompagner la contredanse formée par Couche-tout-Nu, la reine Bacchanal, Nini-Moulin et Rose-Pompon.

Dumoulin, confiant sa crécelle à un des convives, reprit son exorbitant casque romain à plumeau ; il avait mis bas son carrick au commencement du festin ; il apparaissait donc dans toute la splendeur de son déguisement. Sa cuirasse à écailles se terminait congrûment par une jaquette de plumes semblable à celles que portent les sauvages de l’escorte du bœuf gras. Nini-Moulin avait le ventre gros et les jambes grêles, aussi ses tibias flottaient à l’aventure dans l’évasement de ses larges bottes à revers.

La petite Rose-Pompon, son bonnet de police de travers, les deux mains dans les poches de son pantalon, le buste un peu penché en avant et ondulant de droite à gauche sur ses hanches, fit en avant deux avec Nini-Moulin ; celui-ci, ramassé sur lui-même, s’avançait par soubre-