Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/397

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ou vu quelque chose qui doit intéresser ma maîtresse.

— Si la lettre d’Agricol ne m’eût pas paru si pressante, reprit la Mayeux, je ne serais pas venue, et il se serait présenté ici lui-même lors de sa sortie de prison, qui maintenant, grâce à la générosité d’un de ses anciens camarades, ne peut tarder longtemps ;… mais ignorant si, même moyennant caution, on le laisserait libre aujourd’hui… j’ai voulu, avant tout, accomplir fidèlement sa recommandation ;… la généreuse bonté que votre maîtresse lui avait témoignée m’en faisait encore un devoir.

Comme toutes les personnes dont les bons instincts se réveillent encore parfois, Florine éprouvait une sorte de consolation à faire du bien lorsqu’elle le pouvait faire impunément, c’est-à-dire sans s’exposer aux inexorables ressentiments de ceux dont elle dépendait.

Grâce à la Mayeux, elle trouvait l’occasion de rendre probablement un grand service à sa maîtresse ; connaissant assez la haine de la princesse de Saint-Dizier contre sa nièce, pour être certaine du danger qu’il y aurait à ce que la révélation d’Agricol, en raison même de son importance, fût faite à une autre qu’à mademoiselle de Cardoville, Florine dit à la Mayeux d’un ton grave et pénétré :