Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/400

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le mien ! s’écria Florine presque involontairement.

— Hélas ! mademoiselle, dit la Mayeux, vous paraissez avoir un trop bon cœur pour que je vous laisse former un pareil vœu, surtout aujourd’hui…

— Que voulez-vous dire ?…

— Ah ! je l’espère bien sincèrement pour vous, mademoiselle, reprit la Mayeux avec amertume, jamais vous ne saurez ce qu’il y a d’affreux à se voir privé de travail, lorsque le travail est votre unique ressource.

— En êtes-vous réduite là ? mon Dieu !… s’écria Florine en regardant la Mayeux avec anxiété.

La jeune ouvrière baissa la tête et ne répondit rien ; son excessive fierté se reprochait presque cette confidence, qui ressemblait à une plainte, et qui lui était échappée en songeant à l’horreur de sa position.

— S’il en est ainsi, reprit Florine, je vous plains du plus profond de mon cœur… et cependant je ne sais si mon infortune n’est pas plus grande encore que la vôtre…

Puis, après un moment de réflexion, Florine s’écria tout à coup :

— Mais j’y songe… si vous manquez de travail… si vous êtes à bout de ressources… je