Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/458

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une caution, et on lui a promis qu’aujourd’hui il serait libre ;… mais, de sa prison, il m’avait écrit qu’il avait les choses les plus importantes à vous révéler.

— À moi ?

— Oui, mademoiselle… Agricol sera, je l’espère, libre aujourd’hui. Par quels moyens pourra-t-il vous en instruire ?

— Il a des révélations à me faire à moi ? répéta mademoiselle de Cardoville d’un air surpris et pensif. Je cherche en vain ce que cela peut être, mais tant que je serai enfermée dans cette maison, privée de toute communication avec le dehors, M. Agricol ne peut songer à s’adresser directement ou indirectement à moi ; il doit donc attendre que je sois hors d’ici ; ce n’est pas tout, il faut aussi arracher de ce couvent deux pauvres enfants bien plus à plaindre que moi… Les filles du maréchal Simon sont retenues ici malgré elles.

— Vous savez leur nom, mademoiselle ?

— M. Agricol, en m’apprenant leur arrivée à Paris, m’avait dit qu’elles avaient quinze ans et qu’elles se ressemblaient d’une manière frappante… Aussi lorsque, avant-hier, faisant ma promenade accoutumée, j’ai remarqué deux pauvres petites figures éplorées venir de temps à autre se coller aux croisées des cellules qu’elles