Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/504

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

son fils à relever Françoise ; c’est un chagrin de moins… On t’a donc mise en liberté ?… Hier je n’avais pu encore savoir où était ta prison… j’ai tant de soucis que je n’ai pas eu qu’à songer à toi… Voyons, chère femme, assieds-toi là…

— Bonne mère… comme tu es faible… comme tu as froid… comme tu es pâle ! dit Agricol avec angoisse et les yeux remplis de larmes.

— Pourquoi ne nous as-tu pas fait prévenir ? ajouta-t-il… Nous aurions été te chercher… Mais comme tu trembles !… chère mère… tes mains sont glacées…, reprit le forgeron agenouillé devant Françoise.

Puis, en se tournant vers la Mayeux :

— Fais donc un peu de feu tout de suite…

— J’y avais pensé quand ton père est arrivé, Agricol ; mais il n’y a plus ni bois ni charbon…

— Eh bien !… je t’en prie, ma bonne Mayeux, descends en emprunter au père Lorrain… il est si bonhomme qu’il ne te refusera pas… Ma pauvre mère est capable de tomber malade… vois comme elle frissonne.

À peine avait-il dit ces mots, que la Mayeux disparut.

Le forgeron se leva, alla prendre la couverture du lit et revint en envelopper soigneusement les genoux et les pieds de sa mère ; puis, s’agenouillant de nouveau devant elle, il lui dit :