Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/545

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Ce disant, Agricol prit la corde, le crampon ; et, après plusieurs tentatives, il parvint à lancer le crochet sur le chaperon du mur.

— Maintenant, mon père, fais-moi la courte échelle ; je m’aiderai de la corde ; une fois à cheval sur la muraille, je retournerai le crampon, et il me sera facile de descendre dans le jardin.

Le soldat s’adossa au mur, joignit ses deux mains, dans le creux desquelles son fils posa un pied ; puis, montant de là sur les robustes épaules de son père, où il prit un point d’appui, à l’aide de la corde et de quelques dégradations de la muraille, il en atteignit la crête. Malheureusement, le forgeron ne s’était pas aperçu que le chaperon du mur était garni de morceaux de verre de bouteilles cassées qui le blessèrent aux genoux et aux mains ; mais, de peur d’alarmer Dagobert, il retint un premier cri de douleur, replaça le crampon comme il fallait, se laissa glisser le long de la corde, et atteignit le sol ; la porte était proche, il y courut : une forte barre de bois la maintenait, en effet, intérieurement ; la serrure était en si mauvais état qu’elle ne résista pas à un violent effort d’Agricol ; la porte s’ouvrit, Dagobert entra dans le jardin avec Rabat-Joie.

— Maintenant, dit le soldat à son fils, grâce