Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/550

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— Nous allons voir si les fenêtres sont ou non grillées, dit Agricol en suivant son père.

Tous deux arrivèrent auprès de Rabat-Joie.

— Eh bien ! mon vieux, lui dit tout bas le soldat en lui montrant le bâtiment, Rose et Blanche sont donc là ?

Le chien redressa la tête et répondit par un grognement de joie, accompagné de deux ou trois jappements.

Dagobert n’eut que le temps de saisir la gueule du chien entre ses mains.

— Il va tout perdre !… s’écria le forgeron. On l’a entendu, peut-être ?…

— Non…, dit Dagobert. Mais, plus de doute… les enfants sont là…

À cet instant, la grille de fer par laquelle le soldat et son fils s’étaient introduits dans le jardin réservé, qu’ils avaient laissée ouverte, se referma avec fracas.

— On nous enferme…, dit vivement Agricol, et pas d’autre issue…

Pendant un instant le père et le fils se regardèrent atterrés ; mais Agricol reprit tout à coup :

— Peut-être le battant de la grille se sera-t-il fermé en roulant sur ses gonds par son propre poids ;… je cours m’en assurer… et la rouvrir si je puis…