Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/614

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abords, ménagés en pente douce pour l’écoulement des eaux, étaient soigneusement dallés sur une largeur de dix pieds environ.

Un autre petit chemin de ronde ménagé autour des murs d’enceinte, était chaque nuit battu par deux ou trois énormes chiens des Pyrénées, dont la race fidèle s’était aussi perpétuée dans cette maison depuis un siècle et demi.

Telle était l’habitation destinée à servir de rendez-vous aux descendants de la famille de Rennepont.

La nuit qui séparait le 12 février du 13 allait bientôt finir.

Le calme succédant à la tourmente, la pluie avait cessé ; le ciel était pur, étoilé ; la lune, à son déclin, brillait d’un doux éclat, et jetait une clarté mélancolique sur cette demeure abandonnée, silencieuse, dont aucun pas humain n’avait franchi le seuil depuis tant d’années.

Une vive lueur, s’échappant à travers une des fenêtres du logis du gardien, annonçait que le juif Samuel veillait encore.

Que l’on se figure une assez vaste chambre, lambrissée du haut en bas en vieilles boiseries de noyer, devenues d’un brun presque noir à force de vétusté ; deux tisons à demi éteints