Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/74

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— À dater de demain, reprit la princesse, vous quitterez le pavillon que vous habitez… vous renverrez vos femmes… vous reviendrez occuper ici deux chambres, où l’on ne pourra entrer qu’en passant dans mon appartement… vous ne sortirez jamais seule… vous m’accompagnerez aux offices… votre émancipation cessera pour cause de prodigalité bien et dûment constatée… je me chargerai de toutes vos dépenses… je me chargerai même de commander vos robes, afin que vous soyez modestement vêtue, comme il convient… enfin, jusqu’à votre majorité, qui sera du reste indéfiniment reculée, grâce à l’intervention d’un conseil de famille… vous n’aurez aucune somme d’argent à votre disposition… Telle est ma volonté…

— Et certainement on ne peut qu’applaudir à votre résolution, madame la princesse, dit le baron Tripeaud, on ne peut que vous encourager à montrer la plus grande fermeté, car il faut que tant de désordres aient un terme…

— Il est plus que temps de mettre fin à de pareils scandales, ajouta l’abbé.

— La bizarrerie, l’exaltation du caractère… peuvent pourtant faire excuser bien des choses, se hasarda de dire le docteur d’un air patelin.

— Sans doute, M. le docteur, dit sèchement la princesse à M. Baleinier, qui jouait parfai-