Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 3-4.djvu/86

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indifférent de vous y voir demeurer, puisque je le quitte ; mais le rez-de-chaussée est inhabité… il contient, sans compter les pièces de réception, deux appartements complets ; j’en ai disposé pour quelque temps.

— Vraiment, mademoiselle ? dit la princesse en regardant M. d’Aigrigny avec une grande surprise ; et elle ajouta ironiquement : Et pour qui, mademoiselle, en avez-vous disposé ?

— Pour trois personnes de ma famille.

— Qu’est-ce que cela signifie ? dit madame de Saint-Dizier de plus en plus étonnée.

— Cela signifie, madame, que je veux offrir ici une généreuse hospitalité à un jeune prince indien, mon parent par ma mère ; il arrivera dans deux ou trois jours, et je tiens à ce qu’il trouve ses appartements prêts à le recevoir.

— Entendez-vous, messieurs ? dit M. d’Aigrigny au docteur et à M. Tripeaud en affectant une stupeur profonde.

— Cela passe tout ce qu’on peut imaginer, dit le baron.

— Hélas ! dit le docteur avec componction, le sentiment est généreux en soi, mais toujours cette folle petite tête…

— À merveille ! dit la princesse, je ne puis du moins vous empêcher, mademoiselle, d’énoncer les vœux les plus extravagants… Mais il