Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/114

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votre famille qui a fait constamment valoir cette somme ?…

— Oui, monsieur, et ma femme va dans quelques instants apporter ici le coffret qui renferme les valeurs.

— Et à quel chiffre s’élèvent ces valeurs ? demanda Rodin de l’air du monde le plus indifférent.

— Ainsi que M. le notaire peut s’en assurer par cet état, répondit Samuel avec une simplicité parfaite, comme s’il se fût seulement agi des cent cinquante mille francs primitifs, j’ai en caisse, en valeurs ayant cours, la somme de deux cent douze millions… cent soixante…

— Vous dites, monsieur ! s’écria le père d’Aigrigny sans laisser Samuel achever ; car l’appoint importait assez peu au révérend père.

— Oui, le chiffre ! ajouta Rodin d’une voix palpitante (et pour la première fois peut-être de sa vie il perdit son sang-froid) le chiffre… le chiffre… le chiffre.

— Je dis, monsieur, reprit le vieillard, que j’ai en caisse pour deux cent douze millions cent soixante-quinze mille francs de valeurs… soit nominatives, soit au porteur… ainsi que vous allez vous en assurer, M. le notaire, car voici ma femme qui les apporte.

En effet, à ce moment, Bethsabée entra, tenant