Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/151

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— Ah ! maintenant rien de plus simple, dit le père d’Aigrigny ; il me reste seulement à savoir quel était le but de cette femme en s’introduisant ainsi dans cette maison. Quant à cette singulière ressemblance avec ce portrait, c’est un jeu de la nature.

Rodin avait partagé l’émotion générale lors de l’apparition de cette femme mystérieuse ; mais lorsqu’il l’eut vue remettre au notaire un paquet cacheté, le socius, au lieu de se préoccuper de l’étrangeté de cette apparition, ne fut plus préoccupé que du violent désir de quitter cette maison avec le trésor désormais acquis à sa compagnie ; il éprouvait une vague inquiétude à l’aspect de l’enveloppe cachetée de noir, que la protectrice de Gabriel avait remise au notaire, et que celui-ci tenait machinalement entre ses mains.

Le socius, jugeant donc très-opportun et très à propos de disparaître avec la cassette au milieu de la stupeur et du silence qui duraient encore, poussa légèrement du coude le père d’Aigrigny, lui fit un signe d’intelligence, et, prenant le coffret de cèdre sous son bras, se dirigea vers la porte.

— Un moment, monsieur, lui dit Samuel en se levant et lui barrant le passage, je prie M. le notaire d’examiner l’enveloppe qui vient