Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/160

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— Oui, répondit amèrement le père d’Aigrigny, pour nous cette possession a été un rêve, car on a découvert un codicille qui prorogeait à trois mois et demi toutes les dispositions testamentaires ; or, maintenant l’éveil est donné, par nos précautions mêmes, à cette bande d’héritiers ;… ils connaissent l’énormité de la somme ;… ils sont sur leurs gardes ; tout est perdu.

— Mais ce codicille, quel est donc l’être maudit qui l’a fait connaître ?

— Une femme.

— Quelle femme ?

— Je ne sais quelle créature nomade que ce Gabriel a, dit-il, rencontrée déjà en Amérique et qui lui a sauvé la vie…

— Et comment cette femme se trouvait-elle là ? Comment savait-elle l’existence de ce codicille ?

— Tout ceci, je le crois, était convenu avec un misérable juif, gardien de cette maison, et dont la famille est dépositaire des fonds depuis trois générations ; il avait sans doute quelque instruction secrète… dans le cas où l’on soupçonnerait les héritiers d’être retenus, car, dans son testament… ce Marius de Rennepont avait prévu que la compagnie surveillerait sa race.