Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/187

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— Bonjour, mademoiselle Rose-Pompon, dit la mère Arsène d’un air avenant, vous êtes matinale aujourd’hui, vous n’avez donc pas dansé hier ?

— Ne m’en parlez pas, mère Arsène, je n’avais guère le cœur à la danse ; cette pauvre Céphise (la reine Bacchanal, sœur de la Mayeux) a pleuré toute la nuit, elle ne peut se consoler de ce que son amant est en prison !

— Tenez, dit la fruitière, tenez, mademoiselle, faut que je vous dise une chose à propos de votre Céphise. Ça ne vous fâchera pas ?

— Est-ce que je me fâche, moi ?… dit Rose-Pompon en haussant les épaules.

— Croyez-vous que M. Philémon, à son retour, ne me grondera pas ?

— Vous gronder, Pourquoi ?

— À cause de son logement, que vous occupez…

— Ah ça, mère Arsène, est-ce que Philémon ne vous a pas dit au contraire qu’en son absence je serai maîtresse de ses deux chambres comme je l’étais de lui-même ?

— Ce n’est pas pour vous que je parle, mademoiselle, mais pour votre amie Céphise que vous avez aussi amenée dans le logement de M. Philémon.