Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/191

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— Eh bien ! malgré ça, mademoiselle, il a autant de peur qu’on entre chez lui que si on était des voleurs, et qu’il aurait des meubles en or massif ; il a fait mettre à ses frais une serrure de sûreté ; il ne me laisse jamais sa clef ; enfin il allume son feu lui-même dans son poêle plutôt que de laisser entrer quelqu’un chez lui.

— Et vous dites qu’il est vieux ?

— Oui, mademoiselle, dans les cinquante à soixante.

— Et laid ?

— Figurez-vous comme deux petits yeux de vipère percés avec une vrille, dans une figure toute blême, comme celle d’un mort,… si blême enfin, que les lèvres sont blanches : voilà pour son visage. Quant à son caractère, le vieux brave homme est si poli, il vous ôte si souvent son chapeau en vous faisant un grand salut, que c’en est embarrassant.

— Mais j’en reviens toujours là, reprit Rose-Pompon, qu’est-ce qu’il peut faire tout seul dans ces deux chambres ? Après ça… si Céphise prend le cabinet au-dessus, quand Philémon sera revenu, nous pourrons nous amuser à en savoir quelque chose… Et combien veut-on louer ce cabinet ?

— Dame… mademoiselle, il est en si mauvais