Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/212

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laient d’une manière frappante, malgré leur sénilité, les traits du jeune gardeur de troupeaux.

Cette gravure portait enfin pour titre : La Jeunesse de Sixte-Quint ; et l’image enluminée, la Prédiction[1].

À force de contempler ces gravures de plus en plus près, d’un œil de plus en plus ardent et interrogatif, comme s’il eût demandé des inspirations ou des espérances à ces images, Rodin s’en était tellement rapproché que, toujours debout, et repliant son bras droit derrière sa tête, il se tenait pour ainsi dire appuyé et accoudé à la muraille, tandis que, cachant sa main gauche dans la poche de son pantalon noir, il écartait ainsi un des pans de sa vieille redingote olive.

Pendant plusieurs minutes, il garda cette attitude méditative.

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Rodin, nous l’avons dit, venait rarement dans ce logis ; selon les règles de son ordre, il avait jusqu’alors toujours demeuré avec le père d’Aigrigny, dont la surveillance lui était spé-

  1. Selon la tradition, il aurait été prédit à la mère de Sixte-Quint qu’il serait pape, et il aurait été, dans sa première jeunesse, gardeur de troupeaux.