Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/224

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« Il faut amener l’homme faible à déclarer ces propositions de tout point orthodoxes, lui vanter leur bon effet sur les gouvernements despotiques, sur les vrais catholiques, sur les

    contre d’aussi odieuses maximes, que voici dans toute leur candeur ultramontaine :

    « Nous arrivons maintenant (dit le saint-père) à une autre cause dont nous gémissons de voir l’Église affligée en ce moment. Savoir, à cet indifférentisme ou cette opinion perverse qui s’est répandue de tous côtés par les artifices des méchants, et d’après laquelle on pourrait acquérir le salut éternel par quelque profession de foi que ce soit, pourvu que les mœurs soient droites et honnêtes… Il ne vous sera pas difficile, dans une matière si claire et si évidente, de repousser une erreur aussi fatale des peuples confiés à vos soins. »

    C’est assez clair. Avis à nous autres qui sommes confiés aux soins des pasteurs. Ce n’est pas tout. Voici qu’un moine italien, chef ultramontain de nos évêques, biffe d’un trait de plume un de nos droits les plus sacrés, un droit qui a coûté au pays des torrents de sang répandu dans les guerres religieuses.

    « De cette source infecte de l’indifférentisme (poursuit le saint-père) découle cette maxime absurde et erronée, ou plutôt ce délire, qu’il faut assurer et garantir à qui que ce soit la liberté de conscience… On prépare la voie à cette pernicieuse erreur par la liberté d’opinions pleine et sans bornes, qui se répand au loin pour le malheur de la société religieuse et civile. »

    Il est évident que le saint-père ordonne à nos évêques d’inspirer à leurs ouailles l’horreur d’une des lois fondamentales de notre société. Terminons par une sortie dudit