Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/245

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— D’abord vous allez me donner ce panier-là, il vous gênerait pour descendre, dit Rose-Pompon en retirant en effet le panier des mains de Rodin, malgré la résistance de celui-ci.

Puis elle ajouta :

— Appuyez-vous sur mon bras ; l’escalier est si noir… vous pourriez faire un faux pas.

— Ma foi, j’accepte votre offre, ma chère fille, car je ne suis pas bien vaillant.

En s’appuyant paternellement sur le bras droit de Rose-Pompon, qui portait le panier de la main gauche, Rodin descendit l’escalier et traversa la cour.

— Tenez, voyez-vous là-haut, au troisième, cette grosse face collée aux carreaux, dit tout à coup Rose-Pompon à Rodin en s’arrêtant au milieu de la petite cour, c’est Nini-Moulin… Le reconnaissez-vous ?… Est-ce bien le vôtre ?

— C’est bien le mien, dit Rodin après avoir levé la tête.

Et il fit de la main un salut très-affectueux à Jacques Dumoulin, qui, stupéfait, se retira brusquement de la fenêtre.

— Le pauvre garçon !… Je suis sûr qu’il a peur de moi… depuis sa mauvaise plaisanterie, dit Rodin en souriant ; il a bien tort…

Et il accompagna les mots il a bien tort d’un