Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/266

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reur, j’aime mieux croire que vous, monsieur, un des princes de la science, vous avez pu vous tromper complètement dans l’appréciation d’un fait médical, que de vous soupçonner d’avoir oublié tout ce qu’il y avait de sacré dans l’exercice d’une profession qui est presque un sacerdoce…

— Lorsque vous aurez spécifié les faits, monsieur, répondit le jésuite de robe courte avec une certaine hauteur, il me sera facile de prouver que ma conscience scientifique ainsi que ma conscience d’honnête homme sont à l’abri de tout reproche.

— Mademoiselle, dit M. de Gernande en s’adressant à Adrienne, est-il vrai que vous ayez été conduite dans cette maison par surprise ?

— Monsieur !… s’écria M. Baleinier, permettez-moi de vous faire observer que la manière dont vous posez cette question est outrageante pour moi.

— Monsieur, c’est à mademoiselle que j’ai l’honneur d’adresser la parole, répondit sévèrement M. de Gernande, et je suis seul juge de la convenance de mes questions.

Adrienne allait répondre affirmativement à la question du magistrat, lorsqu’un regard expressif du docteur Baleinier lui rappela qu’elle