Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/284

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Adrienne regarda le jésuite avec surprise et lui dit :

— Que se passe-t-il donc, monsieur ?

— Savez-vous le véritable motif de votre séquestration dans cette maison ?… Savez-vous ce qui a fait agir madame de Saint-Dizier et l’abbé d’Aigrigny ?

En entendant prononcer ces noms détestés, les traits de mademoiselle de Cardoville, naguère si heureusement épanouis, s’attristèrent, et elle répondit avec amertume :

— La haine, monsieur… a sans doute animé madame de Saint-Dizier contre moi…

— Oui… la haine… et de plus le désir de vous dépouiller impunément d’une fortune immense…

— Moi… monsieur, et comment ?

— Vous ignorez donc, ma chère demoiselle, l’intérêt que vous aviez à vous trouver le 13 février rue Saint-François pour un héritage ?

— J’ignorais cette date et ces détails, monsieur ; mais je savais incomplètement par quelques papiers de famille, et grâce à une circonstance assez extraordinaire, qu’un de nos ancêtres…

— Avait laissé une somme énorme à partager entre ses descendants, n’est-ce pas ?

— Oui, monsieur…