— Ce que malheureusement vous ignoriez, ma chère demoiselle, c’est que les héritiers étaient tenus de se trouver réunis le 13 février à heure fixe ; ce jour et cette heure passés, les retardataires devaient être dépossédés. Comprenez-vous maintenant pourquoi on vous a enfermée ici, ma chère demoiselle ?
— Oh ! oui, je comprends, s’écria mademoiselle de Cardoville : à la haine que me portait ma tante se joignait la cupidité… tout s’explique. Les filles du maréchal Simon, héritières comme moi, ont été séquestrées comme moi…
— Et cependant, s’écria Rodin, vous et elles n’êtes pas les seules victimes…
— Quelles sont donc les autres, monsieur ?
— Le prince Indien…
— Le prince Djalma ? dit vivement Adrienne.
— Il a failli être empoisonné par un narcotique… dans le même intérêt.
— Grand Dieu ! s’écria la jeune fille en joignant les mains avec épouvante. C’est horrible ! lui… lui… ce jeune prince que l’on dit d’un caractère si noble, si généreux. Mais j’avais envoyé au château de Cardoville…
— Un homme de confiance, chargé de ramener le prince à Paris ; je sais cela, ma chère demoiselle ; mais, à l’aide d’une ruse, cet homme