Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/342

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fant (elle montra la Mayeux), sur la discrétion de qui je puis compter comme sur la vôtre, vous connaissez seuls mon secret… il sera donc parfaitement gardé. Du reste, demain, nous causerons plus longuement à ce sujet ; il faut d’abord que vous parveniez à retrouver ce malheureux jeune prince.

Rodin, quoique profondément courroucé de la subite détermination d’Adrienne au sujet de Djalma, fit bonne contenance et répondit :

— Vos intentions seront scrupuleusement suivies, ma chère demoiselle, et demain, si vous le permettez, j’irai vous rendre bon compte… de ce que vous daigniez appeler tout à l’heure ma mission providentielle.

— À demain donc… et je vous attendrai avec impatience, dit affectueusement Adrienne à Rodin. Permettez-moi toujours de compter sur vous, comme de ce jour vous pouvez compter sur moi. Il faudra m’être indulgent, monsieur, car je prévois que j’aurai encore bien des conseils, bien des services à vous demander… moi qui déjà… vous dois tant…

— Vous ne me devrez jamais assez, ma chère demoiselle, jamais assez, dit Rodin en se dirigeant discrètement vers la porte, après s’être incliné devant Adrienne.