Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Rassurez-vous, monsieur, je vous dois trop pour que mon appui vous manque jamais.

— Eh ! ma chère demoiselle, reprit Rodin presque blessé, jugez-moi mieux, je vous en prie. Est-ce donc pour moi que je crains ?… Non, non, je suis trop obscur, trop inoffensif ; mais c’est vous, mais c’est M. le maréchal Simon, mais ce sont les autres personnes de votre famille qui ont tout à redouter… Ah ! tenez, ma chère demoiselle, encore une fois, ne m’interrogez pas ; il est des secrets funestes à ceux qui les possèdent…

— Mais enfin, monsieur, ne vaut-il pas mieux connaître les périls dont on est menacé ?

— Quand on sait la manœuvre de son ennemi, on peut se défendre au moins, dit Dagobert. Vaut mieux une attaque en plein jour qu’une embuscade.

— Puis, je vous l’assure, reprit Adrienne, le peu de mots que vous m’avez dits m’inspirent une vague inquiétude…

— Allons, puisqu’il le faut… ma chère demoiselle, reprit le jésuite en paraissant faire un grand effort sur lui-même, puisque vous ne comprenez pas à demi-mot… je serai plus explicite ;… mais rappelez-vous…, ajouta-t-il d’un ton grave, rappelez-vous que votre insistance