Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/414

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

toutes sortes d’élégance, avait conseillé à Adrienne d’agir en princesse et de prendre un écuyer, lui indiquant, pour remplir ces fonctions, un homme fort bien élevé, d’un âge plus que mûr, qui, grand amateur de chevaux, après s’être ruiné en Angleterre, à Newmarket, au Derby, et chez Tattersall[1], avait été réduit, ainsi que cela arrive souvent à des gentlemen de ce pays, à conduire les diligences à grandes guides, trouvant dans ces fonctions un gagne-pain honorable et un moyen de satisfaire son goût pour les chevaux. Tel était M. de Bonneville, le protégé du comte de Montbron. Par son âge et par ses habitudes de savoir-vivre, cet écuyer pouvait accompagner mademoiselle de Cardoville à cheval et, mieux que personne, surveiller l’écurie et la tenue des voitures. Il accepta donc cet emploi avec reconnaissance, et grâce à ses soins éclairés, les attelages de mademoiselle de Cardoville purent rivaliser avec ce qu’il y avait en ce genre de plus élégant à Paris.

Mademoiselle de Cardoville avait repris ses femmes, Hébé, Georgette et Florine.

Celle-ci avait dû d’abord entrer chez la prin-

  1. Célèbre marchand et entrepositeur de chevaux, de meutes, etc., etc., à Londres.