Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/417

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fonctions qui satisferaient ses instincts si adorablement charitables.

En effet, la Mayeux pouvait, plus que personne, accepter la sainte mission que lui donnait Adrienne ; sa cruelle expérience du malheur, la bonté de son âme angélique, l’élévation de son esprit, sa rare activité, sa pénétration à l’endroit des douloureux secrets de l’infortune, sa connaissance parfaite des classes pauvres et laborieuses, disaient assez avec quel tact, avec quelle intelligence, l’excellente créature seconderait les généreuses intentions de mademoiselle de Cardoville.

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Parlons maintenant des divers événements qui, ce jour-là, avaient précédé l’arrivée de mademoiselle de Cardoville à la porte du jardin de la maison de la rue Blanche.

Vers les dix heures du matin, les volets de la chambre à coucher d’Adrienne, hermétiquement fermés, ne laissaient pénétrer aucun rayon du jour dans cette pièce, seulement éclairée par la lueur d’une lampe sphérique en albâtre oriental, suspendue au plafond par trois longues chaînes d’argent.

Cette pièce, terminée en dôme, avait la forme d’une tente à huit pans coupés ; depuis la voûte jusqu’au sol, elle était tendue de soie blanche,