Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/433

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trouvait pour certaines raisons d’avoir ce modeste logement dans ce quartier écarté… et je n’ai pu que l’approuver.

— Eh bien ! hier, M. Rodin a reçu chez lui M. l’abbé d’Aigrigny !

— L’abbé d’Aigrigny ! s’écria mademoiselle de Cardoville.

— Oui, mademoiselle ; il est resté deux heures enfermé avec M. Rodin.

— Mon enfant, on vous aura trompée.

— Voici ce que j’ai su, mademoiselle : l’abbé d’Aigrigny était venu le matin pour voir M. Rodin ; ne le trouvant pas, il avait laissé chez la portière son nom écrit sur du papier, avec ces mots : « Je reviendrai dans deux heures. » La jeune fille dont je vous ai parlé, mademoiselle, a vu ce papier. Comme tout ce qui regarde M. Rodin semble assez mystérieux, elle a eu la curiosité d’attendre M. l’abbé d’Aigrigny chez la portière pour le voir entrer, et, en effet, deux heures après, il est revenu et a trouvé M. Rodin chez lui.

— Non… non…, dit Adrienne en tressaillant, c’est impossible, il y a erreur…

— Je ne le pense pas, mademoiselle, car, sachant combien cette révélation était grave, j’ai prié la jeune fille de me faire à peu près le portrait de l’abbé d’Aigrigny.