Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 5-6.djvu/459

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— Je demanderai davantage ;… ma mère a raison… un fils de roi doit vivre en roi.

Telle fut la réponse que fit l’Indien, avec une simplicité parfaite, sans paraître étonné le moins du monde de ces offres fastueuses ; et cela devait être : Djalma eût fait ce que l’on faisait pour lui, car l’on sait quelles sont les traditions de prodigue magnificence et de splendide hospitalité des princes indiens. Djalma avait été aussi ému que reconnaissant en apprenant qu’une femme l’aimait d’affection maternelle… Quant au luxe dont elle voulait l’entourer, il l’acceptait sans étonnement et sans scrupule.

Cette résignation fut une autre déconvenue pour Rodin, qui avait préparé plusieurs excellents arguments pour engager l’Indien à accepter.

— Voici donc ce qui est bien convenu, mon cher prince, reprit le jésuite ; maintenant, comme il faut que vous voyiez le monde, et que vous y entriez par la meilleure porte, ainsi que nous disions… un des amis de votre maternelle protectrice, M. le comte de Montbron, vieillard rempli d’expérience et appartenant à la plus haute société, vous présentera dans l’élite des maisons de Paris…

— Pourquoi ne m’y présentez-vous pas, vous, mon père ?